Une première église de style roman dédiée à Saint Martin a été construite à Attainville au 12ème siècle ; une deuxième église fut consacrée le dimanche dans l’octave de la Nativité de Notre Dame de l’an 1529 par Gui de Montmirail, évêque de Mégare en présence de Pierre Jourdan, curé. Cette deuxième église eut une vie très courte car elle ne dura qu’une quarantaine d’années ; elle menaça ruine en 1570 et dut être remplacée en urgence.

La conduite du chantier fut confiée au maître maçon luzarchois Nicolas de Saint-Michel. Les travaux commencèrent ou reprirent en août 1572. De 1570 environ à 1576, l’abside, le chœur, la nef et ses bas-côtés furent édifiés. Les parties achevées furent consacrées le 9 septembre 1576 par Henry le Meignen, évêque de Digne, résidant à Paris du fait des guerres de Religion en présence de Noël Tissier, curé et de Denis Tissier, vicaire.  

L’achèvement de l’église demanda plusieurs siècles. En 1576, le clocher et la façade étaient inachevés et la nef était couverte par un lambris plâtré. En 1667, l’église était déjà en mauvais état. La façade aurait été reconstruite en 1682 et le clocher surélevé en 1694 ; le clocher présente à son sommet une balustrade avec aux angles, quatre pots à feu très élancés d’une hauteur de 2,70 mètres. En 1817, on construisit les actuelles voûtes d’ogives sur la nef.

Le fait que la seigneurie d’Attainville ait été possédée depuis le 14ème siècle par les moines Célestins de Paris ne signifie en rien qu’ils aient établi dans le village une maison de religieux.

A l’intérieur de l’église, les piliers flanqués de demi-colonnes sont surmontés d’un fragment d’entablement dorique qui porte des colonnettes à chapiteau ionique recevant les ogives. Les clefs de voûte sont ornées de petites rosaces et de cartouches ; l’un d’eux porte la date 1574.

Le maître autel, probablement du 17ème siècle, montre deux statues d’anges en bois de la même époque. La chaire paraissant dater du 17ème siècle, porte les lettres S et M entrelacées et signifiant Saint Martin.

A l’extrémité du bas-côté sud, un vitrail des années 1570, très restauré au 19ème siècle est consacré aux litanies de la Vierge ; la Vierge à l’enfant en pierre date du 18ème siècle.

Le bas-côté nord possède dans sa dernière travée un groupe sculpté, daté des premières années du 17ème siècle, illustrant la célèbre scène de la Charité de Saint Martin. Saint Martin est également représenté dans le vitrail du 19ème siècle côté est.

A l’entrée de l’église, un lutrin en bois sculpté du 17ème siècle ne présente malheureusement plus la partie pupitre ou repose-livre qui a été volée dans les années 1970. 

L’église possède trois dalles funéraires, en particulier celle de dame Yvoine d’Attainville datée de 1285, debout sur la paroi du bas-côté nord, près de l’entrée de l’église.

Quelques références

Jean CUYPERS Histoire d’Attainville  Mairie d’Attainville 2014

Dominique FOUSSARD – Charles HUET – Mathieu LOURS  Eglises du Val-d’Oise        

Pays de France  Vallée de Montmorency  Société d’histoire et d’archéologie de Gonesse et du Pays de France 2008

La Renaissance en Val-d’Oise  Les églises  Itinéraires du patrimoine n°183  Inventaire général 

Association pour le patrimoine de l’Ile-de-France 1998

Encyclopédie en ligne Wikipédia : Eglise Saint-Martin d’Attainville